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Ô mage Tomi.

Ô mage Tomi... par Rémy Morgenthaler

"Manchmal ist ein Umweg die kürzeste Strecke"* (Un détour peut quelquefois être le plus court chemin). Souvent il faut sortir, s'éloigner tant que se peut pour entrer dans la réalité, question d'élan certainement, et Tomi n'est mage ici que parce qu'il fuit les siens, le nôtres, les nous, nounous de nos passés singuliers et pluriels, qui sommes à labourer une terre si trop retournée par l'histoire et parsemée de symboles en OGM, Onanismes Géopolitiquement Manipulés. Mais il est revenu nous interpeller, le Lüsbüe. Il est revenu en poésie et en humour, en force et en convictions afin de nous éviter ce risque de nous autolyser dans la géhenne aride de nos lassitudes, quelque part im e Schnokeloch dit-sans-trique dans notre égalité pleutristement Hosseschisser, peut-être bien avec soulagement aux risques d'un "Brüner Morje" car "Wenn man Angst vor dem Leben hat, ist es leichter zu sterben"* (Il est moins pénible de mourir lorsque l'on craint de vivre). "Schwarz ist die Lieblingsfarbe der Blinden"* (le noir est la couleur préférée des aveugles) ; nous nous cherchons quelquefois, souvent, trop souvent sans lumière dans les profondeurs de nos soupirs, sous le couvert d'une fraternité avec nos oppresseurs en harmonie d'aveuglements d'un peuple qui ne sait pas comment avancer, qui ne croit plus vraiment en son étoile, un peuple à qui l'on ne donne même plus de canne blanche de crainte qu'il puisse malgré tout retrouver, là-bas à l'est, l'oural'te Elsasslànd ex-fière, ex-libre, froide, frigo-frigidifiée, Christkindelisée voire élysée, maintenant élimée et bisnessguindée à briller d'une pureté toute fantasmée et noyée dans l'insolente Grande-Este, déesse de l'oraison des faibles sans foi ni Rhin que Vater Rhein ne peut que renier pour progéniture. Que vive une nouvelle lumière mais "Mit einem Streichholz kann man die Dunkelheit nicht auflösen"* (une allumette ne suffit pas à éclairer la nuit), en quoi "(ist) die Menschliche Komödie vollkommen tragisch"* (la comédie humaine est une parfaite tragédie), surtout pour ceux qui s'éclairent du bout de leur mèche à feu lent, très lent, trop lent et sans élan qui va faire exploser la poudre d'escampette de sa culture. Tomi avait la lumière éblouissante à tous les étages... "Die Angst vor der Angst gibt mir Mut, sie zu überwinden"* (la crainte de la peur me donne le courage de la dépasser) malgré le poids de la sous-France en-dessous de tout respect des cultures sous-mises et sans le sou : "Die Wut ist eine Glut, in der ich manchmal selbst schmore. Ich bin der Braten meiner Wut"* (La colère est un tison qui m'est un enfer. Je suis le rôti de ma colère), et souvent rôti de feu, hot, érhotique, érotomane, érotostoïque mais jamais statique. Mais qu'importe, il faut être un tout pour être et vaincre toute peur afin de jouir du trouble des profondeurs quand bien même elles seraient Schnogeloriennes comme lutter avec la pesanteur des ténèbres comme de la lumière. "Der Schatten ist mobile Dunkelheit"* (l'ombre est une obscurité mobile) mais si l'on est prêt à prendre la lumière en pleine face cette ombre se fait discrète, derrière soi, ne fait que nous suivre... Un des grands troubles de Tomi était sans aucun doute l'Alsace du toboggan d'absurdités sur lequel notre province glisse vers les tréfonds de l'oubli.

Extraits, voir l’article au complet dans notre revue « D’Heimet 227 »


Date de création : 01/04/2019 14:54
Catégorie : Meinùnge / Opinion - Tomi UNGERER
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