Alsace pionnière de l’enseignement immersif
L’Alsace pionnière de l’enseignement immersif en France dès 1918 est un des « PARIS » les plus audacieux imposé aux alsaciens-mosellans !
Par Karine SARBACHER, Présidente des écoles A.B.C.M. Zweisprachigkeit
A partir du 18 avril 1871 est instituée en Alsace l’obligation scolaire en « Hochdeutsch » (ou allemand standard) à une époque où l’ensemble de la population pratiquait, en tant que langue vernaculaire, un allemand dialectal alémanique ou francique, rebaptisé improprement « alsacien » ou « platt » après 1945.
En 1918, l’Alsace-Moselle qui redevenait française, appliquait massivement à l’école la « méthode naturelle », autrement dit un enseignement immersif, pour l’apprentissage du français (voir Alice Delaunay dans Revue française de pédagogie n°14 - pp 5-13 – 1971)
La situation linguistique de l’Alsace et de la Moselle est particulière : l’allemand standard introduit à partir de 1534 constitue le socle fédérateur et transfrontalier de 7 grands dialectes germaniques parlés depuis le Ve siècle dans une grande partie de l’Europe.
L’allemand standard écrit, la « Schriftsprache », est un consensus né de cette multitude de parlers dialectaux auxquels ils sont inaliénablement liés. L’allemand dialectal, le francique et l’alémanique, est essentiellement oral mais peut aussi être écrit pour le théâtre, le chant, la poésie…
La définition de la langue régionale a d’ailleurs été formulée officiellement par le Recteur Pierre Deyon en 1985 : " Il n'existe en effet qu'une seule définition scientifiquement correcte de la langue régionale en Alsace, ce sont les dialectes alsaciens dont l'expression écrite est l'allemand ".
Extraits, voir l’article au complet dans notre revue « D’Heimet 249 »