Les Alsaciens du Moyen Age, ces patriotes allemands
Les Alsaciens du Moyen Age,
ces patriotes allemands
Il est courant d’entendre que l’Alsace médiévale appartenait certes au Saint Empire romain germanique, mais qu’elle n’était pas « allemande », au prétexte que l’Allemagne n’aurait été fondée, comme Etat, qu’en 1871. Pourtant, une identité allemande existait bien en Alsace à la fin du Moyen Age.
Mise en contexte
Le sentiment national tel qu’on le comprend aujourd’hui n’existait pas encore au Moyen Age. Nous ne sommes alors qu’aux prémices de sa construction. Reposant sur l’exaltation d’une histoire commune, cette construction identitaire est entreprise par les clercs, mise au service d’un pouvoir politique et vécue par la noblesse, le clergé et les élites urbaines naissantes.
Dans le Saint-Empire, le sentiment national trouvait longtemps son expression à la fois dans l’exaltation de l’idée impériale et dans l’élaboration de différentes histoires régionales, explique l’historien Pierre Monnet1. En résumé : un empire et plusieurs nations de langue allemande. Les choses changent à la toute fin du Moyen Age, lorsque les fondements du Saint-Empire sont ébranlés. C’est alors que l’idée impériale devient aussi nationale, avec la création du terme de « Heiliges Römisches Reich deutscher Nation ».
Jakob Twinger von Königshofen
Né à Koenigshoffen, faubourg de Strasbourg, en 1346, ce clerc d’origine modeste s’est rendu célèbre par son activité d’historiographe, en rédigeant une chronique en latin, puis, à partir de 1382, une autre en allemand local. Cette dernière se distingue par « l’expression d’un sentiment national marqué », écrit l’historien Olivier Richard2.
Extraits
Jakob Wimpfeling
Né à Sélestat en 1450, ce théologien, pédagogue et historien est un homme du Moyen Age, même si c’est à l’aube du XVIe siècle qu’il a publié ses œuvres les plus connues. Parmi celles-ci figure Germania, un ouvrage adressé aux autorités municipales de Strasbourg dans lequel il promeut la fondation d’un gymnase et en appelle au patriotisme allemand face aux menaces françaises.
Extraits
La plus allemande des régions d’Allemagne
Pour l’historien Georges Bischoff, l’Alsace d’avant 1648 est « la plus allemande de régions d’Allemagne : elle en est un des creusets culturels et se targue d’en être le rempart face à la France »5.
Extraits, voir l’article au complet dans notre revue « D’Heimet 252 » Page 13
Eric Ettwiller
Agrégé, docteur en histoire
Président d’Unsri Gschìcht
www.unsrigschicht.org